D'abord, ce fut la découverte lors d'une fête de l'écriture : des calligraphes traçant devant moi des lettres si belles, l'écriture devenant tableau , mots donnés à voir et émouvoir…

L'inscription dans un atelier, les lettres tracées avec application, les "gammes"…  le jeu avec les lettres, avec les mots, (comment écrire le mot "terre" selon qu'on parle de la Palestine – La terre nous est étroite écrivait le poète Mahmoud Darwich -  la terre qui saigne et tremble ou la terre sous les mains amoureuses des jardiniers…)  la découverte des encres, des papiers, des outils… les heures appliquées, laborieuses mais heureuses et, au bout des doigts les mots qui se donnent à lire différemment.

Le bonheur à tourner autour d'un mot, à l'interpréter,  le redécouvrir et… l'offrir pour une autre lecture, une émotion singulière.

Et chercher, chercher toujours,  passer du désir de lisibilité et de beauté à la recherche du geste et du tracé évocateurs de sens… comme un aller retour entre peinture figurative et la presque-abstraction…

Mes calligraphies voyagent ainsi entre lisibilité et proximité de l'abstraction avec toujours le désir d'être au plus près d'une expression singulière, de déposer ou jeter sur le papier l'émotion née des mots des écrivains et poètes que j'aime…

"Tenter de mettre l'écriture debout " me disait récemment Jean-Pierre Cannet, évoquant Guillevic…